Je vais continuer les souvenirs de mes Noël, d'il y a près d'un demi siècle !!!

Un demi siècle, c'est fou comme ça fait vieux, mais 50 ans ça me semble tout jeune !!!

Donc le 24 décembre dans l'après-midi, mon oncle Bernard, le mari de ma marraine, la soeur unique de papa, achetait le sapin de Noël qu'il rapportait chez mes grands-parents et ensuite on ouvrait les cartons de décorations.

C'était tout un art, pas question de disposer les boules n'importe comment !

Moi je me contentais de lui passer les jolies boules en verre en prenant bien soin de ne pas les casser, et lui les disposait harmonieusement sur les branches du sapin !

Tout était ainsi prêt pour la venue du Père Noël.

Arrivait ensuite le moment de dresser la table familiale, jolie nappe, assiettes en porcelaine de Limoges avec une fine bordure dorée à l'or fin, l'argenterie toute brillante, les verres en cristal.

Puis j'avais le privilège de descendre à la cave avec pépé, pour aller choisir les bonnes bouteilles de Chianti, et de Barbera Spumante !

Les bonnes odeurs de la cusine envahissaient la grande maison et me mettaient l'eau à la bouche,

Je les sens encore aujourd'hui après tant d'années !

Alors que tout le monde s'installait à table, il y avait trois privilégiés, Pépé Ernesto, Papa et moi, qui nous faufilions dans la cuisine où là nous buvions notre bol de « brodo », c'était un peu de bouillon de poule dans lequel mémé avait fait cuire quelques « tagliatelle » et dans lequel nous ajoutions une petite lampée de chianti, c'était en quelque sorte notre « anti-pasti».

Toute la joyeuse famille, pas nombreuse, se retrouvait autour de la table, Pépé en bon patriarche italien siégeait en bout de table. Les conversations allaient bon train, avec ces mots d'italien prononcés au milieu des phrases en français, qui venaient donner un accent ensoleillé.

Sans oublier que nous entendions systématiquement la chanson de Tino Rossi, le chanteur préféré de ma grand mère qui de sa belle voix diffusée sur l'ORTF, nous chantait Petit Papa Noël !

En cette veillée de Noël, j'avais le droit de me coucher un peu plus tard, puis je faisais le tour de la table pour embrasser toute ma famille, et mon grand père venait m'accompagner dans ma chambre, car pour l'occasion je dormais chez mes grands-parents. Il s'asseyait sur la descente de lit, prenait ma main, me disait : «  Adesso bisogno dormire se voi che il Babbo Natale passi, poi vedremo domani se ha lasciato dei regali »  (Maintenant il faut dormir et demain nous verrons si il a laissé des cadeaux.) Puis arrivait la traditionnelle berceuse qu'il m'a chantée des années durant toujours en me donnant la main. Il me la chantait inlassablement jusqu'à ce que je m'endorme !!!!!

A ce propos il faudra qu'un jour je vous raconte l'anecdocte des berceuses de mon grand père !
Mais comme ma mémoire flanche un peu en ce moment, si cela vous intéresse, vous penserez à me le rappeler ! Ca vaut son pesant de cacahuètes...

 Voici les paroles de cette berceuse que j'ai entendue certainement des milliers de fois durant des années !

Nanna Cunetta

Mamma è andata a messa

Papà è andato in campi

Con tre cavalli bianchi

Puis il faisait claquer sa langue sur son palais pour imiter le bruit des sabots des chevaux !!!

(Traduction :

Dodo berceau

maman est allée à la messe

papa est allé au champs

avec trois chevaux blancs)

Inutile de vous dire que cette nuit de Noël je faisais très vite semblant de dormir, de peur que le Père Noël ne passe pas, puis je guettais les bruits, et quand j'entendais le bruit des pas qui descendaient l'escalier venant du deuxième étage,( c'était ma grand mère qui tapait avec un balai sur les maches de l'escalier en chêne),  je me cachais sous les draps car je savais que le Père Noël était dans la maison, et j'avais trop peur qu'il vienne vérifier si je dormais. Mais le sommeil m'emportait et je rêvais du lendemain où je découvrirais les cadeaux déposés par ce généreux bonhomme au pied du sapin.

Puis le matin du 25 décembre arrivait et avec mes yeux plein de sommeil, je me précipitais pour découvrir sous le regard attendri de ma famille les jolis cadeaux qui m'étaient destinés !

Qu'ils étaient beaux ces Noël, j'avais encore toute l'insouciance de l'enfance !

Tout cela est bien loin maintenant, mais ces souvenirs merveilleux sont gravés à jamais dans ma mémoire.

Je dois beaucoup à ma famille qui m'a toujours protégée et entourée d'amour.

Aujourd'hui de mes ascendants il ne me reste que mon papa et ma maman, et je veux profiter le plus possible des moments que nous pouvons partager ensemble, car je ne veux en aucun cas avoir un jour à dire : si j'avais su ....

En cette période j'ai envie de partager avec vous les merveilleux souvenirs que j'ai des fêtes de Noël de mon enfance.

J'étais la première petite fille de mes grands parents paternels, quatre ans après est arrivée ma petite soeur Laure, et ils n'ont pas eu d'autres petits enfants.

En bons italiens qu'ils étaient, ils adoraient les enfants et nous plus partulièrement.

Nous étions leurs étoiles, ils étaient notre soleil !

Alors juste un peu avant Noël, ma grand mère m'emmenait au Bon Marché, pour rencontrer le Père Noël !

Je me souviens de l'excitation que je ressentais mais aussi de la peur que j'éprouvais à l'idée de voir ce vieux bonhomme. Car à cette époque les Pères Noël étaient de vieux Messieurs, qui avaient une voix grave. Pas comme aujourd'hui où l'on rencontre parfois dix pères Noël dans la même rue, qui sortent tout juste de l'adolescence et sur lesquels même le maquillage ne trompe pas !

Le Père Noël de mon enfance était lui un vieux Monsieur, avec des vraies rides !

Il m'impressionnait lorsque je devais m'asseoir sur ses genoux, mais bien que sa voix fut grave, il était plein de douceur.

Il me demandait si j'avais été bien sage, quelle question ? Évidemment que j'étais sage en ces temps là, puis ensuite il me demandait ce que j'aimerais recevoir comme cadeaux.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu à décliner des listes sans fin, un jouet unique suffisait pour nous rendre heureux !

Cette épreuve passée, je repartais avec ma grand mère, en espérant que  Monsieur le Père Noël avait bien enregistré ma petite commande et qu'il ne m'oublierait pas...

Puis venait le grand jour du 24 décembre ! Tout un cérémonial dans notre famille !

Le matin de très bonne heure, ma grand mère, sortait sa farine et les oeufs. Elle faisait un puits de farine dans lequel elle cassait les oeufs, puis ajoutait un peu d'eau et commençait à pétrir sa pâte (la pasta comme on dit chez nous), elle pétrissait, pétrissait, jusqu'à obtenir une magnifique et grosse boule de pâte, qu'elle mettait à « reposer » sous un torchon !

Pendant le repos de la pâte elle préparait la farce, et moi je tournais autour d'elle en picorant régulièrement des petites lichettes.

Elle faisait celle qui ne me voyait pas, et moi je croyais la duper !!!

Puis quand la pâte était bien reposée, elle sortait le manche de pioche qui lui servait de rouleau.

Je peux vous assurer qu'il en a roulé de la pasta, car ma grand-mère faisait des pâtes fraîches pratiquement tous les jours, un repas sans pâte n'était pas un vrai repas chez mes grands parents.

Là, elle étalait avec une dextérité et une vitesse incroyables cette énorme boule en la saupoudrant régulièrement de farine, et peu à peu je voyais la pâte devenir fine comme une nappe ! D'ailleurs c'était une véritable nappe puisqu'elle recouvrait toute la grande table de cuisine.

Ensuite elle découpait une petite partie de cette nappe de pâte, qu'elle taillait en « tagliatelle » à la vitesse de l'éclair avec une sorte de hâchoir qui lui rasait les doigts ! C'était très impressionnant !

Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir de photo de ces moments, heureusement il me reste les souvenirs.

A partir de cet instant, alors que ma grand-mère continuait de s'affairer à préparer le reste du repas de Noël, nous rentrions en action mon grand père et moi !

Notre travail consistait à découper avec une petite roulette des petits carrés de pâte, c'était l'affaire de pépé, quant à moi je devais déposer dans chaque petit carré un peu de farce, fort heureusement, j'en déposais un peu plus que je n'en mangeais. Puis ensuite, nous tournions ses petits carrés de façon à en faire des « tortellini ». A mes débuts, je devais en faire un pendant que mon grand père en tournait une dizaine, mais avec les années, j'ai pris de l'assurance et ensuite nous faisions des concours de vitesse de tournage de « tortellini ».

Les « tortellini » étaient ensuite soigneusement disposés sur de grandes planches de bois, en attendant d'être plongés dans le bouillon de poule que mémé avait fait mijoté.

Mais la cuisson n'était faite qu'au dernier moment, car chez nous la pasta se mange al'dente !

Comme j'ai été suffisamment bavarde pour aujourd'hui, demain je vous raconterai la suite des beaux Noël de mon enfance !

Alors ce mariage a été une grande réussite !

Une journée qui restera gravée dans nos mémoires et dans notre coeur.

J'ai bien eu raison de prévoir les kleenex car l'émotion était grande et les larmes ont coulé à gros flots.

Comme il y a 50 ans, ce fut une journée pluvieuse, mais il paraît que mariage pluvieux, mariage heureux. Pour papa et maman ce dicton se révèle être une vérité !

Les « jeunes mariés » étaient resplendissants, ils étaient beaux comme des coeurs, et tellement heureux de nous voir rassemblés à leurs côtés.

Ce fut un très grand moment pour notre famille, une effusion de joie de bonheur et d'amour.

Je vous montre quelques photos, mais bientôt je serai en possession du reportage qui a été fait par un professionnel, quelques 140 photos, toutes plus jolies les unes que les autres ! Je vais devoir faire un tri pour faire faire un livre de souvenirs et je vous en montrerai quelques unes à ce moment là.

Nous avons terminé la journée dans un grand restaurant parisien, dont le chef est un ami de longue date qui comme à son habitude nous a bichonnés, et là encore ce fut une soirée de rires en se rappelant des souvenirs d'enfance, des anecdotes, tout cela devant des mets succulents.

Je remercie vraiment mes parents d'avoir organisé cette fête splendide, dans l'intimité et dans l'amour.

Papa et Maman, comme j'ai eu l'occasion de vous le dire à plusieurs reprises je vous aime tellement fort, et je vous remercie de nous donner un si bel exemple de ce qu'est le grand amour sincère.

Et si possible, je vous demande de ne pas pleurer en lisant ce petit message !

Le 7 décembre 1957, ils se sont dit OUI pour la vie,

Aujourd'hui 7 décembre 2007, ce sont les noces d'or de mes parents !

Après 7 longues années de fiancailles,(papa a été mobilisé 36 mois en Algérie) ils se sont mariés, et depuis 50 ans, ils partagent un grand amour, une passion, que l'érosion du temps n'a jamais réussi à émousser.

Ils étaient jeunes; ils étaient beaux, aujourd'hui ils sont un tout petit peu moins jeunes mais je les trouve toujours aussi beaux, j'aime à voir leurs regards complices, leur tendresse partagée, et cette étincelle d'amour qui brille en permanence dans leurs yeux.

C'était un mariage, sans chichi, sans tralala, stricte intimité, et comme à l'époque on ne badinait avec « l'honneur », maman n'a pas eu le droit de se marier en blanc !

Oui ils avaient « fauté » avant le mariage !

Vous ne me verrez pas sur la photo des mariés, mais pourtant j'étais là..... toute petite petite, cachée dans le ventre de maman !!!!

En quelque sorte, j'y ai assisté à ce mariage d'amour, mais je n'en ai aucun souvenir !

Pour cet anniversaire  ils ont décidé de se dire à nouveau OUI ! Alors demain, nous sommes invités au « remariage » de papa et maman ! Ils ont souhaité que la cérémonie soit célébrée dans la même église où ils s'étaient dit OUI la première fois.

Ce qui ne manquera de faire monter l'émotion dans nos coeur !!!
Et je suis déjà persuadée que je vais encore pleurer comme une madeleine, il faut vraiment que je prévois les kleenex je vais en avoir besoin !

Ce sera une autre cérémonie dans l'intimité, mais mes grands parents n'étant plus là, ils seront entourés de leurs enfants et petits enfants.

Nous allons nous faire beaux pour l'occasion, mais je suis persuadée que ce seront les mariés qui seront les plus beaux !

Evidemment, pas de liste de mariage .... Alors ma petite soeur a décidé d'offrir un reportage photo comme cadeau, et moi j'ai commandé un très orginal bouquet pour la mariée et la boutonnière du marié.

Je voulais partager avec vous, cette grande date.

A vous papa et maman, je vous souhaite encore beaucoup d'années de bonheur et d'amour !

Je vous parle souvent de ma tour d'ivoire, et je vous avais dit que je vous montrerai mon antre.

Mon refuge de « sauvage ».

Nous habitons une très vieille écurie qui a, je crois, 200 ans, toute biscornue, avec des multiples paliers, des poutres qui traversent les pièces !

Mais nous sommes des amoureux des vieilles pierres, et ici nous sommes servis ! Les murs font entre 60 centimètres et 1.20 d'épaisseur.

Bien sûr quand nous sommes arrivés, il y avait beaucoup beaucoup de travaux à faire, mais j'ai la chance d'avoir un DH qui bien que n'aimant pas le bricolage, le fait très bien. A condition que je sois patiente !!!! Ce qui paraît-il n'est pas mon point fort !

Quant à moi, j'ai toujours des idées nouvelles.

Donc au deuxième étage d'une partie de cette écurie, nous avions un immense espace de 60 m² non exploité, et avec mes idées, j'ai pensé que nous pourrions en faire deux pièces intéressantes.

Il a fallu beaucoup de courage et de sueur à DH pour en venir à bout ! Quelques 2 tonnes de torchis et de terre battue à descendre seau par seau sur deux étages, évacuer toute l'avoine qui était stocké, bref un vrai travail de titan.

Mais finalement et après de longs mois de travail, il m'a fait ma tour d'ivoire dans une pièce et une grande chambre d'amis dans la seconde pièce.

C'est donc là que je me réfugie, c'est là que je pratique le yoga, que je brode, que je couds, bref c'est mon univers au calme, mon monde à moi toute seule... enfin pas vraiment puisque Caly s'approprie régulièrement une partie de mon canapé et la totalité de mon coussin !

Maintenant vous connaissez l'endroit où je trouve refuge quand je ne suis pas à l'extérieur avec mon appareil photo pour mitrailler ! Mais malheureusement, je dois quand même bosser... dommage !!!!!!!!!!!